
La Fondation pour le Logement, France Nature Environnement Île-de-France et la Fondation pour la Nature et l’Homme publie une étude inédite « Réussir le ZAN et réduire le mal-logement en Île-de-France, c’est possible ! – Loger sans artificialiser ».
Face à la crise du logement et à l’effondrement de la biodiversité, devons-nous vraiment choisir entre produire plus de logements et préserver les espaces naturels ? En 2024, nous, la Fondation pour le Logement des Défavorisés et la Fondation pour la Nature et l’Homme, avons collaboré pour démontrer que cette opposition n’est pas une fatalité. Nous avons produit une étude qui met en avant les leviers qui, à l’échelle nationale, permettent de créer des logements sans artificialiser.
Aujourd’hui, avec le concours de France Nature Environnement Ile-de-France, nous avons voulu aller plus loin en déclinant cette étude à l’échelle francilienne : combien de logements pourrait-on réellement produire en Île-de-France, sans artificialiser les sols ? La réponse est sans appel : l’équivalent de 70 000 logements par an en moyenne pendant 10 ans. Le gisement est considérable et n’est pas encore suffisamment mobilisé notamment pour produire du logement financièrement accessible pour les personnes qui sont aujourd’hui mal logées.
De très nombreux logements peuvent être, non plus construits, mais produits à partir de l’existant, mis ou remis sur le marché sans toucher aux espaces naturels. Friches, logements vacants, surélévations, réhabilitations : les solutions sont là, concrètes et peu coûteuses en foncier.
Elles préservent chaque arbre, chaque précieux coin de nature, dans la région la plus artificialisée de France. Un impératif dans un contexte de réchauffement climatique qui requiert à la fois des actions concrètes pour l’atténuer, et s’y adapter. Cela ne sera possible qu’en permettant à la nature de retrouver le chemin des villes. Les solutions que nous préconisons tiennent compte des contextes locaux et sont le plus souvent sobres en énergie et en matériaux. Ce sont des leviers qui, une fois combinés, constituent une réponse solide à la crise du logement.
Éric Constantin, Directeur de l’Agence Île-de-France de la Fondation pour le Logement, souligne :
« Cette étude vient utilement éclairer un enjeu essentiel : en Île-de-France, où 1,3 million de personnes sont mal logées, il est urgent de mobiliser pleinement le potentiel du bâti existant pour répondre à la crise. Produire du logement ne doit pas se faire au détriment des espaces naturels, et cette démarche montre qu’il est possible de concilier justice sociale et transition écologique. La lutte contre le mal-logement et la sobriété foncière doivent avancer ensemble, car elles relèvent du même impératif : construire une région plus juste et plus vivable pour toutes et tous. »
Notre ambition est de remettre sur le marché tous types de logements, avec une priorité donnée aux logements sociaux et très sociaux (PLAI), car ils sont la solution la plus adaptée pour les personnes mal logées. Nous voulons permettre à toutes et tous de vivre dignement en Ile-de-France, sans être contraints de s’éloigner toujours plus loin. Ce nouveau modèle d’aménagement nécessite des pratiques plus transversales, de mieux impliquer les habitants, et de chercher à économiser nos ressources, foncières, énergétiques et en matériaux.
Si notre estimation ne constitue pas une prévision rigide, elle nous paraît suffisante pour inviter les acteurs locaux à se réunir, à s’en saisir, et à repenser collectivement les modalités de production urbaine. Les défis auxquels nous sommes confrontés imposent de changer nos pratiques. Acteurs et actrices du logement, de la politique de la ville, de l’environnement, soyons ensemble au rendez-vous.
