Vous êtes ici :

Les expulsions locatives dans les Bouches-du-Rhône : des drames en cascade

En 2024, près de 1 100 ménages ont été expulsés avec le concours de la force publique dans les Bouches-du-Rhône, un chiffre en constante augmentation depuis la fin de la crise sanitaire. Et, certainement, deux à trois fois plus sont partis avant l’expulsion pour éviter un traumatisme supplémentaire. Le nombre d’expulsions n’a jamais été aussi important, au point que la Préfecture, elle-même, parle de « volume industriel ».

« A la veille de la fin de la trêve hivernale, les chiffres sont particulièrement alarmants et atteignent de sinistres records. Cette situation dramatique reflète à la fois le durcissement des procédures en matière d’expulsions locatives et une politique du logement largement à la peine. » déclare Francis Vernède, directeur régional de la Fondation pour le Logement en PACA. En effet :

  • Entre 2021 et 2024, les décisions d’octroi du concours de la force publique ont augmenté de 67 %, passant de 1 200 à plus de 2 000 ménages concernés ;
  • En 2024, 18 % des ménages assignés par leur propriétaire ont finalement été expulsés contre 10 % en 2021 ;
  • Dans le même temps, les demandes de logement social ne cessent d’augmenter - plus de 100 000 dans les Bouches-du-Rhône en 2024 - rappelant les difficultés des ménages modestes à se maintenir dans un parc privé inadapté à leurs ressources ;
  • Les dispositifs de prévention sont également saturés, le taux de remplissage des CHRS excédant les 100 % ;
  • La loi Kasbarian-Bergé - pour les situations des ménages sans titre locatif - démontre sa capacité aveugle à expulser. Pour 228 expulsions demandées, 209 ont été accordées, soit 92 % d’entre elles.

Afin de lutter contre les expulsions locatives, la Fondation pour le Logement exhorte l’État à :

  • Produire du logement abordable pour les ménages modestes, notamment du logement social. En effet, l'État s'est progressivement désengagé de cette question - en atteste la part du budget alloué au logement - faisant des personnes vulnérables les premières victimes de cette politique, en particulier dans les zones tendues.
  • Faire respecter la loi en enjoignant les préfets -contrairement aux pratiques de plus en plus répandues - de ne pas expulser mais de reloger les ménages prioritaires Dalo.  Les commissariats et les procureurs doivent aussi accepter les plaintes et poursuivre les bailleurs expulsant illégalement les ménages.
  • Agir sur la hausse du coût du logement en rendant effectif l’encadrement des loyers sur le territoire de la métropole Aix-Marseille-Provence. Cela permettrait aux ménages disposant de faibles ressources de se maintenir dans leur logement sans se mettre en défaut de paiement.

CONTACTS PRESSE :
Angèle Roblot, chargée de relations médias : aroblot@fondationpourlelogement.fr - 06 23 25 93 79
Raphaëlle Graffion, assistante de relations médias : rgraffion@fondationpourlelogement.fr - 06 23 80 87 31
Brenda Gomes Rodrigues, assistante de relations médias : media@fondationpourlelogement.fr