
Parmi les nombreux reculs pour les ménages modestes, comme le gel des prestations sociales, le projet de loi de finances pour 2026 prévoit la suppression pure et simple des APL pour les étudiants étrangers extra-communautaires non-boursiers.
Cette mesure est discriminante et injuste. Sur environ 320 000 étudiants extracommunautaires, une minorité seulement, de l’ordre de 2 %, sont éligibles aux bourses sur critères sociaux. Il s’agit donc de l’écrasante majorité des étudiants étrangers qui perdraient leurs droits aux APL, soit 200 € par mois en moyenne, si l’article 67 du projet de loi de finances était adopté.
Pourtant, les étudiants étrangers sont déjà confrontés à une grande précarité : isolement, frais d’inscription différenciés, difficultés financières, accès au logement compliqué, absence de solution de repli familiale… Beaucoup d’étudiants étrangers sont exclus du logement ou survivent via des hébergements. D’après l’Observatoire de la vie étudiante (OVE), 62 % ont eu recours à l’aide alimentaire ou en auraient eu besoin, contre 22 % des étudiants français.
Si très peu d’entre eux sont boursiers, c’est simplement dû aux conditions spécifiques d’accès aux bourses presque impossibles à satisfaire (titre de séjour temporaire, deux années de domiciliation, statut de réfugié…).
« Supprimer l’accès aux APL pour les étudiants étrangers constituerait une attaque grave au droit au logement, instituant une forme de préférence nationale dans l’accès aux aides au logement, et entraînerait des conséquences importantes sur les trajectoires des étudiants concernés : abandon d’études, précarité renforcée, voire des situations de sans-abrisme. », déclare Christophe Robert, délégué général de la Fondation pour le Logement des Défavorisés.
La Fondation pour le Logement a pris l’initiative d’une pétition afin d’appeler les parlementaires à supprimer l’article 67 du PLF, aux côtés du Collectif des Associations pour le Logement, des associations et syndicats étudiants et de syndicats d’enseignants-chercheurs.