
A La Réunion,les prix (toutes consommations confondues) sont en moyenne supérieurs de 8,9 % par rapport à ceux de l’Hexagone. Le loyer médian sur le territoire s’élève à 10,9 € du mètre carré (hors charges). Il atteint 15 €/m² sur le Territoire de l’Ouest pour les logements de moins de 50 m² (13,5 € sur la CINOR et 14 € sur la CIVIS). Ainsi, les loyers sur le Territoire de l’Ouest sont similaires à ceux de Bordeaux ou de Lyon, et les loyers de la CINOR à ceux de Lille ou de Toulouse.
Le dernier rapport de l’Observatoire des loyers de La Réunion constate une « pression croissante » des loyers, tout en rappelant que le niveau de vie des Réunionnais est plus faible que dans l’Hexagone, et que l’effort pour se loger est donc, pour eux, plus important.
« Pour les personnes accueillies ou accompagnées par la Fondation pour le Logement, cette situation est insoutenable. Ces personnes consacrent 50 à 80 % de leur budget au paiement du logement, c’est leur premier poste de dépenses. Cette hausse non régulée des coûts du logement a des conséquences dramatiques : beaucoup de personnes ne parviennent plus à accéder à un logement ou à s’y maintenir », alerte Matthieu Hoarau, directeur régional de la Fondation pour le Logement à La Réunion.
Alors que jusqu’en juin 2025, aucun territoire ultra-marin ne pouvait expérimenter l’encadrement des loyers, 9 communes tendues de La Réunion (La Possession, Le Port, Le Tampon, Saint-Denis, Saint-Louis, Sainte-Marie, Saint-Paul et Saint-Pierre) peuvent aujourd’hui se porter candidates.
La Fondation pour le Logement appelle les Maires de ces communes à valider l’engagement de leur ville et/ou de leur intercommunalité à candidater au plus vite. « Avec la perspective des élections municipales, les engagements politiques doivent être pris dès à présent, afin de permettre au ministère du Logement de valider les dossiers dès 2026, dans l’esprit de la loi votée à l’unanimité en juin dernier. », développe Matthieu Hoarau.
L’étude la plus récente menée à Paris montre que ce dispositif permet de freiner la hausse des loyers : 5.2 % de hausse évitée dans la capitale, soit en moyenne 141 € par mois de dépenses évitées, pour les locataires (1 694 € par an). Les baromètres nationaux annuels de la Fondation montrent que l’encadrement est de mieux en mieux respecté par les bailleurs : en 2024, dans les villes analysées, si 28 % des annonces dépassent encore les plafonds de loyer, ce chiffre est en baisse de 4 points par rapport à 2022.
Dans un contexte sans précédent d’aggravation du sans-abrisme, d’augmentation des procédures d’expulsion, et du nombre de ménages en attente d’un logement social, il est crucial de mobiliser tous les leviers de justice sociale aujourd’hui mis à disposition pour desserrer la pression de la vie chère qui pèse sur la majorité des Réunionnaises et des Réunionnais.
« Nous devons collectivement faire face à l’urgence sociale, pour préserver la cohésion sociale de notre territoire, et permettre à chaque personne de vivre dignement dans un logement adapté à ses besoins et ses ressources. Lutter contre la vie chère est une priorité et doit passer par la régulation des coûts du logement, en expérimentant le plus rapidement possible l’encadrement des loyers. », conclut Matthieu Hoarau, directeur régional de la Fondation pour le Logement à La Réunion.