« Je ne suis qu’une petite main »

11.09.2025
3 min

Nicole est bénévole à la Fondation depuis dix ans. Une fidélité dédiée à l’agence Provence-Alpes-Côte d’Azur.

C’est avec son mari, Jean-Baptiste, que Nicole s’est engagée à la Fondation en 2015. « Lui s’est tout de suite impliqué, moi un peu plus tard, pour poursuivre sa trace », précise l’octogénaire, fidèle depuis 10 ans à l’agence PACA de la Fondation… et toujours aussi modeste. « Je fais bien moins que le reste de l’équipe d’Aubagne, Michel, Dominique et Roland, qui sont des amis. On a cette chance d’être une équipe ; quand on se réunit à Marseille avec tous les autres bénévoles et l’équipe salariée, je vois bien que nous sommes les seuls à être plusieurs dans une même ville.

J’ai d’abord donné des cours de français aux 15 familles du bidonville situé dans le quartier de l’Aumône, près de la départementale D2, dans l’algéco que la Fondation avait financé. Avec l’équipe de bénévoles et les associations locales, elles ont toutes pu être accompagnées et relogées avant que le campement ne soit détruit », précise Nicole qui n’a pas oublié la violence de la destruction du campement. « J’étais sur place, j’ai même pris des photos et on a voulu me prendre mon appareil… c’est terrible de voir ça, les bulldozers ont tout détruit et les derniers occupants partaient en courant avec leur matelas. »

Depuis, Nicole n’a pas lâché l’affaire, au contraire. Elle s’occupe désormais des habitants d’un autre bidonville accoté à la route de Gemenos. « Je me charge des démarches fiscales, afin que les familles puissent avoir leur avis de non-imposition nécessaire pour inscrire les enfants à l’école et à la cantine, pour avoir accès à la CMU… il faut batailler pour qu’elles aillent jusqu’au bout des démarches, mais on y arrive ! » Quand elle n’est pas devant son ordinateur ou les papiers des occupants à trier et à mettre à jour, Nicole s’occupe d’apporter les invendus du marché aux familles du bidonville. « Vous voyez, ce n’est pas grand-chose, comparé au reste de l’équipe qui a des compétences que je n’ai pas… » De fil en aiguille, Nicole accorde entre 5 et 6 heures mensuelles à la Fondation qu’elle définit d’un mot : « Nécessaire. Parce qu’on ne peut pas laisser le monde aller où il va, parce qu’on fait de belles rencontres et parce que cela constitue une partie de ma vie, tout simplement. » Et Nicole de finir en regardant l’avenir : « Il y a aussi le projet de construction d’une Pension de famille à Aubagne, ce n’est pas pour tout de suite, mais ça avance en tout cas ! » précise-t-elle, le sourire dans la voix.