La Fondation présente aujourd’hui des chiffres alarmants : 1,3 million de personnes vivent en situation de mal-logement en Île-de-France, et près de 3 millions sont en grande fragilité vis-à-vis du logement. Derrière chaque chiffre, ce sont des vies mises à l’écart.
Avec ses 12,3 millions d’habitants (5,4 millions de ménages), la région francilienne représente 19 % de la population nationale. L’Île-de-France reste une région attractive, accueillant chaque année près de 28 000 nouveaux ménages.
Pourtant, elle fait face à une crise du logement ancienne et profonde. Le coût des logements, à l’achat comme à la location, s’est progressivement déconnecté des revenus des habitants. La production de logements, en particulier sociaux, est en panne.
Les dispositifs d’hébergement sont saturés. Les parcours résidentiels se bloquent. Le droit à être bien logé devient, pour beaucoup, inaccessible.
Malgré les efforts des acteurs de l’habitat, la crise du logement en Île-de-France met ainsi à l’épreuve un certain nombre de nos principes essentiels pour bien vivre ensemble comme la solidarité, qui vacille sous l’effet d’une gestion souvent déshumanisée des dispositifs, l’égalité, qui est minée par des mécanismes d’exclusion visibles ou invisibles ou encore, le respect de la dignité qui n’est plus garanti lorsqu’un toit ne protège plus, n’abrite plus, ou devient source de violences.
L’absence de domicile personnel est l’une des formes les plus alarmantes du mal-logement. En Île-de-France, cette réalité est particulièrement marquée : au moins 125 600 personnes seraient concernées en 2025.
Le nombre de places d’hébergement pour les personnes sans domicile a triplé depuis 2012, mais les durées de séjour s’allongent et les critères d’entrées se durcissent laissant de nombreuses personnes sans solution. Par conséquent, les hébergements chez des tiers explosent.
Pour de nombreux franciliens, l’accès et le maintien dans un logement adapté aux besoins devient impossible
La flambée des prix de l’immobilier et des loyers rend de plus en plus difficile l’accès à un logement adapté aux besoins des Franciliens. Beaucoup doivent consacrer une part croissante de leurs revenus à se loger, au détriment d’autres besoins essentiels comme l’alimentation ou la santé.
Face à la pénurie de logements, un véritable « sous-marché » du logement dégradé persiste en Île-de-France. On y trouve des logements de mauvaise qualité, insalubres voire impropres à l’habitation. Ce sont souvent des biens anciens, mais pas uniquement : certaines constructions récentes souffrent aussi de malfaçons graves. Pour tenter de juguler les situations d’habitat indigne ou de divisions abusives de pavillons, plus de 150 communes franciliennes ont instauré des permis de louer ou de diviser.
Pour sortir de la crise, la Fondation développe une quarantaine de propositions illustrées par des bonnes pratiques et des initiatives locales inspirantes. Elles s’articulent autour de trois grands piliers : loger davantage et mieux les plus modestes, prévenir et combattre l’exclusion par le logement, construire une région équitable et accueillante.
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