La Fondation pour le Logement publie son nouvel éclairage régional sur l’état du mal-logement à l’Île de la Réunion

Ce jeudi 24 avril, la Fondation pour le Logement rend public son éclairage régional sur l’état du mal-logement à l’Île de la Réunion. Ce nouveau rapport révèle que tous les signaux sont au rouge sur le front de la crise du logement et met l’accent également sur la situation des personnes âgées, particulièrement exposées aux différentes dimensions du mal-logement.
Une crise du logement qui s’aggrave
La Fondation estime, cette année, à près de 3 000 le nombre de personnes sans domicile, en hébergement ou à la rue ; où dorment désormais des femmes, des hommes et des enfants faute de places de mise à l’abri. Ce chiffre est particulièrement alarmant. « Dans un contexte d’augmentation du nombre de personnes sans abri, 248 familles, notamment avec des enfants de moins de 3 ans, n’ont pas été prises en charge par le 115 l’an passé. Cette situation dramatique est inédite à La Réunion. Cela devrait provoquer l’effet d’un électrochoc de la part de l’État et plus largement de la société toute entière. Il est essentiel de protéger et de mettre à l’abri toute personne en situation de détresse sociale, à l’instar de ce que nous avons réussi à faire collectivement il y a 5 ans au moment du Covid. C’est pourquoi nous demandons aux pouvoirs publics de mettre en place une cellule d’urgence pour mobiliser des bâtiments vacants, publics ou privés, afin d’héberger ou loger toutes les personnes à la rue », s’indigne Matthieu Hoarau, directeur régional de la Fondation.
La demande de logement social connaît, quant à elle, une progression constante ces dernières années pour atteindre près de 50 000 ménages en 2024 (+ 50 % en 5 ans), tandis que le nombre de nouveaux logements sociaux livrés est trop faible (1 739 en 2024, contre 2 909 en 2017, soit une baisse de 60 %). Pire encore, près de 8 500 logements sociaux, financés par l’État, ne sont toujours pas mis en chantier, pour certains depuis plusieurs années. En 2024, seuls 535 ménages prioritaires au titre du DALO ont pu être relogés. Cela représente seulement 8 % des attributions d'un logement social. Ainsi, les obligations légales pour reloger les ménages prioritaires ne sont pas suffisamment appliquées.
Les personnes âgées mal-logées
Cette année, la Fondation a souhaité se pencher sur la situation des personnes âgées précaires face au mal-logement :
- 30 % des 60-74 ans et 37 % des 75 ans et plus vivent sous le seuil de pauvreté en 2021, contre 11,5 % et 11 % respectivement dans l’Hexagone (Insee 2021),
- 2 000 personnes de plus de 60 ans vivent dans des logements privés de confort minimal (pas d’accès à l’eau chaude et parfois ni douche ou ni WC intérieurs),
- 14 000 personnes de 60 ans ou plus vivent dans des maisons en bois (ou dur) sous tôle ou dans des habitations de fortune.
« Vivre dans un logement adapté constitue pourtant un droit fondamental. Les personnes âgées précaires ne sont pas suffisamment prises en compte dans les politiques publiques pour les sortir de la rue, favoriser leur maintien à domicile dans des logements abordables, ou réhabiliter leurs logements indignes le plus rapidement possible. Trop souvent des personnes perdent la vie à la rue ou avant que l’instruction d’un dossier d’amélioration d’habitat aboutisse concrètement. », déplore Matthieu Hoarau.
L’accès et le maintien dans un logement adapté pour les personnes vieillissantes et/ou en perte d’autonomie sont des enjeux-clés du combat pour le « Logement d’abord » et contre l’habitat indigne. Ces personnes doivent se voir proposer des logements de droit commun, ordinaires ou partagés, ou dans dispositifs spécifiques (Résidences sociales, Maisons Relais, etc.) répondant à leurs besoins et à leurs souhaits.
Retrouvez ici :
- L'éclairage complet sur l'état du mal-logement
- La synthèse de l'éclairage
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